Il n’y pas que sur notre petite – et pourtant vaste – planète, mais aussi dans notre fragile et complexe « bibliosystème » que les saisons sont bousculées ! La pandémie à peine derrière nous (?), le vent global de la crise sociale, de l’inflation et du chaos climatique s’est infiltré dans notre environnement professionnel pour faire trembler nos étagères. En clair, il semblerait que nous ne soyons pas épargnés par la précarisation du service public : nous traversons actuellement une zone de turbulence qui réduit notre équipe, nous a amené à déclarer notre premier jour de grève, et nous menace actuellement de devoir réduire les services et missions que nous sommes à même de vous proposer…

Dans ce contexte, à l’aube de ce printemps, ce ne sont pas des feuilles vertes qui ont poussé autour de nous, mais bien une grande feuille blanche… Blanche comme la (nouvelle) page sur laquelle nous voudrions écrire, transmettre, pendant les trois mois à venir, nos réflexions sur notre situation et le futur de la bibliothèque… Blanche(s), comme les cartes que nous proposons à nos collaborateur.rice.s d’hier et d’aujourd’hui au sujet de leur activité, et sur le témoignage (de soutien, de partage d’expérience) qu’ils voudraient apporter en faveur de la bibliothèque à notre histoire commune.

Ne croyez pas pour autant que cette blancheur saisonnière sera celle d’un désert neigeux ou aride ! Si le programme trimestriel d’activités et d’animations de notre « Saison blanche » sera allégé, il n’en sera pas moins ciblé, et développé avec des collaborateur.rice.s de longue date. Le blanc des activités que nous déploierons sera d’ailleurs un blanc lumineux, que nous décomposerons dans son prisme de couleurs : multicolores avec les traditionnelles lecture de nos albums jeunesse, rougeoyantes avec l’équipe des Oiseaux de nuit, … Et ne croyez pas non plus que nous ne ferons « rien », à l’image d’une séance de projection programmée au moment du premier confinement et qui refait providentiellement surface deux ans plus tard !

Nous espérons que vous nous accompagnerez dans notre réflexion, dans le cadre de cette saison particulière, dont nous espérons l’issue constructive et positive : après tout, au lieu de l’imagerie classique de l’angoisse, une page blanche ne pourrait-elle être source d’espoir… et de liberté ?