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Club de lecture – Lundi 17 février 2025 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 17 février de 14h à 15h30

Le club de lecture se réunit tous les mois pour échanger des suggestions de lectures, des compte-rendus, des coups de cœur et des lectures d’extraits…

Compte-rendu du 20 janvier 2024

Requiem pour une révolution / Robert Littell
C’est le récit d’un jeune homme américain. Arrivé adolescent aux Etats-Unis comme migrant avec sa famille fuyant alors les pogroms russes. Sans doute un clin d’œil de l’auteur à sa propre histoire, puisqu’il naît aux Etats-Unis dans une famille juive de Vilnius émigrée aux U.S.A. À la fin du 19ème siècle. Cette fiction se déroule environ entre 1910 et les années 1950. Elle a pour toile de fond l’Histoire mouvementée russe de cette période. Mais l’auteur, en tant que romancier, se permet de réécrire certains épisodes de l’Histoire. Certaines de ces libertés sont mentionnées en fin de livre. Notre héros américain, Alexander Til, est attiré par la Révolution d’Octobre. Pour participer à ce mouvement qui cherche à transformer la Russie en un pays libre et égalitaire, il émigre à Petrograd et se lance à corps perdu dans la révolution bolchévique. Jusqu’à grimper les échelons, fréquenter les autorités et croiser les plus hauts dignitaires du pays. Puis interviennent le doute, les manigances, la chute et la fuite. Sans doute un clin d’œil de l’auteur à la foi en un monde meilleur des nombreux révolutionnaires de cette époque. Une histoire pour témoigner des oubliés de l’Histoire. (présenté par Eric)

Metropolis / Ben Wilson
De ses premières incarnations il y a 7000 ans aux mégapoles d’aujourd’hui, l’histoire de la ville est l’histoire de la civilisation. Bien que les villes n’aient longtemps été habitées que par une infime minorité de l’humanité, c’est bien elles qui génèrent la plupart des révolutions politiques, sociales, commerciales, scientifiques et artistiques. C’est sur ces moments qui ont changé le monde et défini une époque que se concentre le livre de Ben Wilson, qui nous emmène dans un tour du monde palpitant des principales métropoles de l’histoire, d’Urk, Athènes, Alexandrie et Rome à Bagdad, Lübeck et Venise, en passant par Lisbonne, Amsterdam, Londres, Paris, New York, Los Angeles, Shanghai et Lagos. L’auteur donne ainsi à comprendre l’éducation civique sur l’agora d’Athènes, le commerce mondial dans la Bagdad du IXe siècle, la finance dans les cafés de Londres, le confort domestique au cœur d’Amsterdam ou encore l’art du paon dans le Paris de la Belle Époque… Riche en personnages, en scènes et en instantanés de la vie quotidienne, Metropolis allie érudition et narration enlevée dans une nouvelle histoire du monde vue sous l’angle de la ville. (présenté par Françoise)

Oh, Canada / Russell Banks
Un célèbre cinéaste américain, établi depuis 1968 au Canada, accorde une interview à de jeunes cinéastes, ses anciens élèves. Mais cet entretien prendra vite la tournure d’une confession, un témoignage ultime de cet homme qui se sait mourant. En présence de son épouse, il tient à évoquer ce qu’il fut avant d’arriver au Canada et d’y faire une brillante carrière. Et ce qu’il tient à avouer est assez lamentable : une suite de mensonges, d’abandons, de fuites, de trahisons. Il veut surtout que son épouse découvre qui il est, dans une sorte de quête de rédemption. Son dernier mot sera d’ailleurs « pardonne-moi », qui devient « perdu ». Roman très dur, qui ne nous épargne pas l’horreur des derniers instants du personnage, ni son tragique constat d’échec, ni son irrépressible désir d’être pardonné et aimé. Autour de lui s’agite l’équipe des cinéastes, qui cherchent avant tout à « faire un scoop » au mépris de tout respect devant l’agonie qu’ils continuent de filmer en direct. Plusieurs sujets de réflexion, sur la mort, l’enfance, l’amour, la lâcheté, et aussi le désir de laisser en héritage les souvenirs de ce que fut sa vie : « ses souvenirs ne peuvent pas exister s’ils ne sont pas entendus ». (présenté par Thérèse)

Allah n’a rien à faire dans ma classe / Laurence d’Hondt et Jean-Pierre Martin
Résumé éditeur : « En France, deux professeurs, Samuel Paty et Dominique Bernard, ont été assassinés parce qu’ils enseignaient la liberté d’expression, parce qu’ils faisaient partager leur amour de l’art, de l’histoire, du débat… Parce qu’ils défendaient le principe républicain de laïcité. Ces deux assassinats ont brutalement fait prendre conscience de la vulnérabilité et du courage des professeurs en charge de l’éducation morale et civique des générations à venir. Ces deux assassinats témoignent de la solitude ressentie par un nombre croissant d’enseignants et surtout de l’influence de l’islam radical sur les élèves et leurs parents. Pour les islamistes, l’école est une cible. Pour eux, l’ouverture à la culture, à la tolérance, au doute, au respect de la neutralité doivent être combattus afin de formater l’esprit des enfants de demain. L’école devient un champ de bataille et les enseignants ne sont pas armés pour y faire face. » (présenté par Gérard)

Les rêves d’un Européen au XXIᵉ siècle / Geert Mak
Suite d’un premier tome : Voyage d’un Européen à travers le XXe siècle. Résumé éditeur : « Et puis il y a ces années-ci, les vingt premières du XXIe siècle, où la machine à fabriquer l’Histoire tourne à plein régime et fait de nouveau vaciller notre monde européen bien ordonné, fondé sur la paix et la prospérité. Comment l’Europe a-t-elle géré les crises qui ont secoué le continent depuis 1999 jusqu’à aujourd’hui ? Après le succès de Voyage d’un Européen à travers le XXe siècle, Geert Mak reprend son récit à l’aube du nouveau millénaire. En s’appuyant sur des entretiens et des rencontres, l’auteur interroge à la fois les grands mouvements de l’Histoire et les vies des citoyens qui ont dû en subir les conséquences, mettant en lumière ce qui nous lie, mais aussi ce qui nous divise en tant qu’Européens. Cet essai brûlant d’actualité nous invite à revisiter les événements qui ont marqué le début du XXIe siècle, de la tragédie du 11 Septembre jusqu’à l’agression armée de la Russie contre l’Ukraine. Écrit d’une plume limpide pleine de vivacité, Les rêves d’un Européen au XXIe siècle nous offre un panorama puissant et sensible de ces deux dernières décennies. » Un gros volume, bien lourd, qui par son aspect rebute un peu… Mais on découvre tout de suite, une écriture fluide, humaine, faite de multiples témoignages de personnes ayant vécu les événements de près. Un récit vraiment agréable à lire mais qui remet sans cesse en évidence la gestion des autorités, des dictatures et du monde politique, à des années lumières des préoccupations et des envies des citoyens. Pas du tout fait pour nous réconcilier avec les responsables de notre planète et de notre avenir. Il n’y a pas de plan B ! (présenté par Gérard)

Madelaine avant l’aube / Sandrine Collette
Dans un hameau, au bout des terres de puissants seigneurs , vivent deux soeurs jumelles, leurs maris, une femme rebouteuse à ses heures, des enfants, quelques animaux de la ferme… Leur quotidien c’est le dur labeur, le froid, la faim, la soumission aux maîtres, la résignation…..au cœur d’une nature hostile. Une enfant sauvage rôde autour de leurs masures et elle est rapidement acceptée et aimée par tous, comme une enfant de la famille. Elle est gaie, travailleuse, intrépide, solaire, battante…mais en grandissant elle ne supporte pas les injustices Si elle a apporté des instants de bonheur à ses pauvres paysans, elle va bientôt être une source de malheur. Une écriture poétique pour un conte rural très noir mais magnifique! NB : pour la première moitié du roman c’est Bran qui parle… idée géniale, belle surprise ! (présenté par Anne)

Le vent Léger / Jean-François Beauchemin
La tristesse se faufile dans une famille heureuse, à l’annonce de la maladie de la maman. Les 6 enfants vont devoir quitter leur innocence tout en sauvegardant la joie de vivre, l’amour de la beauté, la simplicité… que leur a communiqués leur Maman jusqu’à ses derniers jours. C’est un petit livre de flânerie métaphysique, où se côtoient les mystères du cosmos, les pensées de Nietzsche, le bon regard du bouc, les vers d’Aragon, la bonne soupe… Ces miettes de bonheur pour saupoudrer le chagrin, ces petits riens qui font tout, » ces choses simples évoquées avec un regard généreux. Comme dans  » le jour des corneilles » et « le roitelet » voilà un petit bijou de tendresse, où les choses graves sont décrites avec délicatesse et poésie. (présenté par Anne)

Souviens-toi des abeilles / Zineb Mekouar
Au Maroc, dans le Haut Atlas, un jeune garçon mène une vie compliquée entre son grand-père qui lui apprend les secrets de l’apiculture et les légendes du village, sa mère en proie à la folie et son père parti travailler en ville. Le mystère plane sur l’ancestral rucher collectif, dont les abeilles meurent sous un soleil brûlant. Un conte écologique, un parcours initiatique, un secret de famille …racontés dans une langue poétique où la fragilité humaine est à l’image de la fragilité des abeilles. (présenté par Anne)

Veiller sur elle / Jean-Baptiste Andrea
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne. Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l’autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s’il doit perdre Viola ? Un roman plein de fougue et d’éclats, habité par la grâce et la beauté. (présenté par Geneviève)

Anne Richter
Autrice belge et bruxelloise, elle a déjà écrit vers 15 ans un recueil de contes, dans un réalisme magique : « C’est la fourmi qui a fait le coup ». Plus tard, elle écrit des nouvelles dans le même style mais plus raffiné : « La promenade du grand canal », où une de celles-ci traite de voler des moments subtils aux personnes qu’elle rencontre. Elle a également repris et commenté des œuvres féminines du fantastique, depuis le 18ème jusqu’au 20ème et dans plusieurs langues et continents. « Le fantastique féminin » : nous y découvrons Marie Gevers belge avec « Rumeurs nocturnes », ainsi que « Les oiseaux » de Daphné du Maurier qui a inspiré le film de Hitchcock. Un vrai plaisir de lire ces différentes versions fantastiques, tout en subtilité. (présenté par Anne-Françoise)

La Rencontre, une philosophie / Charles Pépin
Pourquoi certaines rencontres nous donnent-elles l’impression de renaître? Comment se rendre disponibles à celles qui vont intensifier nos vies, nous révéler à nous-mêmes? La rencontre – amoureuse, amicale, professionnelle – n’est pas un  » plus  » dans nos vies. Au cœur de notre existence, dont l’étymologie latine ex-Sister signifie  » sortir de soi « , il y a ce mouvement vers l’extérieur, ce besoin d’aller vers les autres. Cette aventure de la rencontre n’est pas sans risque, mais elle a le goût de la  » vraie vie « . De Platon à Christian Bobin en passant par Belle du Seigneur d’Albert Cohen ou Sur la route de Madison de Clint Eastwood, Charles Pépin convoque philosophes, romanciers et cinéastes pour nous révéler la puissance, la grâce de la rencontre. En analysant quelques amours ou amitiés fertiles –Picasso et Éluard, David Bowie et Lou Reed, Voltaire et Émilie du Châtelet…– il montre que toute vraie rencontre est en même temps une découverte de soi et une redécouverte du monde. Une philosophie salutaire, une pensée réjouissante en ces temps de repli sur soi. « La rencontre n’est pas un agrément, une alternative accessoire, elle nous est essentielle, elle modèle notre personnalité ; elle est au cœur de l’aventure de notre existence…elle nous révèle à nous-mêmes et nous ouvre au monde. C’est là sa force et son mystère : j’ai besoin de l’autre, de rencontrer l’autre pour me rencontrer. Il me faut rencontrer ce qui n’est pas moi pour devenir moi. (…) autrement dit sortir de chez soi pour rentrer en soi (…) à l’écoute des autres pour nous découvrir nous mêmes et nous entendre ». Il aime citer Christian Bobin :  » Je me moque de tout ce qui appartient à un genre et lentement s’étiole dans cette appartenance. Il m’aura fallu plus de soixante ans pour savoir ce que je cherchais en écrivant, en lisant, en tombant amoureux, en m’arrêtant net devant un liseron, un silex ou un soleil couchant. Je cherche le surgissement d’une présence, l’excès du réel qui ruine toutes les définitions. (…) Les voix sont des trésors que les gens nous donnent, même les avares. (…) Il y a une faille en toute chose, c’est par là qu’entre la lumière, chante Léonard Cohen dans « Anthem ». Si seulement cette lumière était l’amitié, ou l’amour, ou l’empathie ou tout ce qui nous donne des forces quand nous montrons notre faiblesse. « La rencontre, une philosophie », celle de Charles Pépin, nourrie de ses nombreuses rencontres avec les écrits des philosophes, écrivains-philosophes, artistes et suite à ses expériences personnelles, une réflexion sur notre vie en relation avec les autres, la rencontre est ce moment qui nous bouscule quand « nous sentons la présence, au coeur du réel, de cette force qui pulse et qui est la Vie même ». (présenté par Edith)

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 17 février, 17 mars, 14 avril, 12 mai, et 16 juin de 14h à 15h30.

Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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