Club de lecture – Lundi 11 septembre 2023 de 14h à 15h30
Club de lecture
Lundi 11 septembre de 14h à 15h30
À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture s’est formé à la bibliothèque. Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…
Compte-rendu du 19 juin 2023
Tant que dure ta colère / Asa Larsson
(Avant d’en parler je ferai une petite rajoute au compte-rendu du mois passé concernant une enquête du couple Magritte par Nadine Monfils, c’est effectivement très drôle, mais, pour ce qui est du parler « brusseleir », Madame Monfils serait bien inspirée de prendre un coach…j’dis ça, j’dis rien…) Tant que dure ta colère, parole du Livre de Job, se déroule tout au nord de la Suède, près de la Finlande, il y fait très froid, les gens sont très rudes. C’est la troisième enquête de La procureure Rebecka Martinsson, qui, originaire de cette petite ville, après avoir travaillé comme avocate à Stockholm, est revenue y habiter et y travaille avec une équipe menée par la cheffe Anna-Maria. Particularité étonnante et bien intéressante d’un point de vue littéraire : la jeune fille retrouvée morte dans un lac gelé ( elle avait disparu avec son copain, ils étaient partis chercher un avion immergé dans le lac pendant la seconde guerre ) nous parle régulièrement, elle vient « se poser » chez sa grand-mère, dans le bureau de la procureure, nous apprend sur l’enquête des choses pas encore découvertes par la police. Il va s’avérer que l’avion tient une place importante dans l’histoire tout comme une famille de la ville dont on découvrira petit à petit la noirceur, les rapports compliqués et parfois sordides. Asa Larsson navigue entre la description peu complaisante de ces gens façonnés par une nature trop rude , assez dépourvus de conscience morale et la psychologie , dirions-nous, un peu plus ensoleillée, des autres personnages. C’est bien écrit, l’intrigue est prenante et ce livre nous fait découvrir un monde inconnu. (présenté par Cécile)
Le laquais et la putain / Nina Berberova
Illusions perdues de Tania. (présenté par Geneviève)
Le mal noir / Nina Berberova
Récit d’un émigré russe vers les États-Unis. (présenté par Geneviève)
Le professeur de scénario / Luc Dellisse
Présentation de Luc Delisse, écrivain belge, qui a travaillé à l’administration etterbeekoise au niveau culturel. Ses derniers romans présentés à la bibliothèque sont assez philosophiques, poétiques et très denses. Par contre, parmi ses premiers romans, il m’a conseillé « Le professeur de scénario » que je vous livre ici. Son personnage prend son identité sans toutefois être autobiographique. Un écrivain de cinquante ans, auteur d’une thèse sur Sacha Guitry qui ne le menait nulle part, s’est recyclé en spécialiste du scénario. Depuis qu’il a fait ce choix, tout lui réussit : un poste stable à l’Université de Genève, des relations humaines heureuses, des amours passionnées et même la richesse. Il est persuadé que le scénario n’est pas seulement l’écriture d’un film, mais aussi l’art de diriger sa vie. Jusqu’au jour où une série d’événements mystérieux, qui se produisent dans son département si paisible, lui donnent l’idée d’utiliser un scénario pour faire éclater la vérité. N’est-ce pas la bonne idée de trop ? (présenté par Anne-Françoise)
Dans la gueule de la bête / Armel Job
Liège,1943, en pleine occupation nazie. L’auteur met en scène une série de personnages, appartenant à différents milieux; des prêtres catholiques, des notables, notaire, avocats, des gens simples, un cafetier, une ancienne épicière veuve, tous confrontés au problème du sort des Juifs. Ici, pas de héros, mais des gens ordinaires confrontés à cette question cruciale: comment réagir?Certains agissent en accord avec leur conscience, sans toujours réaliser les risques qu’ils courent; d’autres restent insensibles, vénaux, voire collaborateurs ou délateurs. Mais même ceux-là sont quelque part des victimes de la vie. La grande question est celle du pardon, qui se pose de diverses manières, et qui nous amène à nous poser cette question: et moi, qu’aurais-je fait ? Mais ce roman historique se lit comme un vrai polar, on a envie de connaître la suite, et il y a plusieurs rebondissements, jusqu’à la fin. Un grand plaisir ! (présenté par Thérèse)
Noces de charbon / Sophie Chauveau
Sophie Chauveau, née le 30 janvier 1953 à Boulogne-Billancourt, est une écrivaine, journaliste et metteuse en scène française, narratrice de livre audio, romancière, biographe, narratrice. Œuvres principales : La Passion Lippi, Le Rêve Botticelli, Fragonard. L’Invention du bonheur. Elle a publié une vingtaine d’ouvrages de genres différents et signe également des mises en scène. Elle se distingue par sa grande culture artistique et, dans les années 2000, elle publie une trilogie de romans historiques qui se passe à Florence pendant la Renaissance italienne : La Passion Lippi (2004), Le Rêve Botticelli (2005) et L’Obsession Vinci (2007). Elle signe plusieurs biographies de grands peintres : après un volume sur Léonard de Vinci, puis un sur Édouard Manet, le livre Fragonard : L’Invention du bonheur, publié en 2011, rencontre un franc succès. Deux ouvrages de sa plume sont ensuite consacrés à l’artiste Pablo Picasso. Alors qu’elle faisait des recherches sur son histoire, elle déclare qu’elle a découvert « le monstre » : tyran domestique, violeur qui se représente en Minotaure, cruel particulièrement avec les femmes et les enfants, l’écrivaine s’éloigne de l’hagiographie qui le dépeint communément en génie pour insister sur sa perversité. Déjà en 2016, elle avait publié aux éditions Gallimard un livre biographique sur sa propre famille, La Fabrique des pervers, qui lève le voile sur les viols incestueux qui y ont été commis de génération en génération, jusqu’à elle-même et sa cousine, victimes de son propre père. Elle déclare y avoir « tenté de reconstituer la généalogie de ces chaînes d’abus, de meurtres psychiques, de saccages » dans une famille de « bons bourgeois français » catholiques, afin d’expliquer le cycle des maltraitances et de « stopper la malédiction ». Noces de Charbon, éd 2013. « Les mensonges de mes parents ont fortifié mon désir de mettre au jour l’histoire de ma famille, tissée de secrets, de mésalliances, d’adultères, histoire qui découle de la grande saga du charbon ». Noces de Charbon dévoile l’union de deux mondes qui s’entrechoquent et se haïssent. Dandy, cocotte, grand patron et mineur de fond, orpheline, riche héritière, quelques salauds, une ingénue, une intrigante, autant de personnages romanesques dont la disparition accompagnera celle de l' »or noir ». En remontant le filon de ses origines, Sophie Chauveau a reconstitué la traversée d’un siècle, depuis le nord de la France à la fin du XIXe siècle jusqu’à Paris en 1968. Commentaire personnel : étant moi-même très sensibilisé à la condition des mineurs de fond au siècle dernier, je m’attendais à un roman qui mettrait en scène des mineurs, leur condition de vie, leurs efforts, leur combat pour obtenir des conditions de travail dignes d’un être humain. Mon grand-père, comme tant d’autres, a sacrifié sa vie (ils le savaient) pour permettre à leur famille de survivre. Ce roman était en vente dans la boutique attenante à un musée de la Mine à Carmaux (Tarn). Ce roman n’en parle pas, ou si peu. Cette saga raconte les frasques pitoyables de deux familles, une riche et une pauvre. Rien sur la mine, rien de ce que j’attendais. Un défilé de personnages tous plus égoïstes, profiteurs, les uns que les autres… Pour l’auteur, cette histoire a sans doute du sens. Pour moi, elle ne présente aucun intérêt. J’ai un peu l’impression d’avoir été trompé… Sources : Babelio, Wikipedia. (présenté par Gérard)
Les rois sacrés de la Bible : à la recherche de David et Salomon / Israel Finkelstein
Un ouvrage de l’archéologue Israël Finkelstein et de l’historien et archéologue Neil Asher Silberman, précédé d’un autre livre “La Bible dévoilée” d’abord paru en anglais en 2001 sous le titre de The Bible Unearthed. Traduit en français dès 2002. Il a été complété en 2006 par un second ouvrage, Les Rois sacrés de la Bible, À la recherche de David et Salomon (Ed. Bayard). Les auteurs expliquent de façon érudite mais extrêmement accessible comment un personnage quasi mythique (David) et son fils inconnu hors la Bible (Salomon), de fondateurs de la maison des rois de Juda/Israël ,sont devenus au fil du temps des modèles de piété et de sagesse, de référence religieuse et morale, des symboles de la grandeur et de la puissance pour qui suit les enseignements du Dieu d’Israël, devenu Dieu universel. Jésus (Yeshoua), de sa lignée d’après les Évangiles, est porteur de et résume en lui toutes les espérances. Et dans la suite de l’histoire de l’Occident,David et Salomon demeurent des références symboliques puissantes. (présenté par David)
Les impatientes / Djaïli Amadou Amal
Par trois histoires, différentes, mais qui ont un lien, l’auteur soulève des questions intéressantes : la femme, la discrimination et la domination masculine dans une tribu africaine, les peuls. C’est un peuple nomade dispersé dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. La première histoire, c’est la frustration, la rage de l’auteur contre ses parents et en premier son père pour l’avoir obligée à se marier à 17 ans alors qu’elle se préparait à un futur différent de ce que vit sa famille. Elle refuse et supplie son père et sa mère de continuer de finir son cycle d’étude. Pour elle, ce mariage est la satisfaction d’un père, qui a réussi matériellement, un puissant entrepreneur et qui doit aussi réussir sur le plan religieux, marier sa fille selon la tradition de son peuple et de sa religion, l’Islam. La deuxième histoire est la description des souffrances que subit sa demi-sœur, à qui on l’a mariée sans son consentement à un cousin alors qu’elle flirtait en cachette avec un autre homme. Cet homme ne la respecte pas, la violente. Elle doit le supporter. C’est un mariage arrangé entre son père et son frère. Ses plaintes contre lui n’aboutissent à rien. Ses droits sont limités et comme épouse elle doit se soumettre à son mari suivant les règles de l’Islam. Ne supportant pas ses coups, elle s’enfouit chez une amie. A chaque plainte, on leur cite des sourates du Coran et on leur demande d’être patientes. Leurs mères se rangent du côté de leurs époux. Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage parental, il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : «Au bout de la patience, il y a le ciel». Mais le ciel peut devenir un enfer. Enfin la troisième, c’est la stratégie déployée par une femme mariée et mère de plusieurs enfants dont le mari devient polygame en se mariant à une jeune fille. Passée en seconde position, son combat est de retrouver les joies de l’épouse aimée, de retrouver sa place. Elle recourt à des stratagèmes culturels et religieux pour éliminer sa jeune rivale. À la patience invoquée par les parents, l’auteur décrit l’impatience de ces femmes de sortir de leurs situations d’où le sens du titre du roman : les impatientes. Par ces trois histoires, le/la lecteur.e découvre d’un côté une forme de violence sournoise contre les femmes, mariées ou non et de l’autre l’interprétation masculine d’un livre saint, qui renforce la domination de l’homme sur la femme. (présenté par Bahdon)
Les femmes du bout du monde / Mélissa Da Costa
Suite à une rupture amoureuse, Florence quitte Paris et se rend « au bout du monde » en Nouvelle-Zélande auprès de Autumn et Lilly qui gèrent le camping « Mutunga o te ao en maori, près de la mer. Le roman raconte une tranche de vie de ces 3 femmes à travers la description de merveilleux paysages. Hantées par le passé, mais bercées par les vents et les légendes maories, elles apprendront à se connaître, se pardonner et s’aimer. (présenté par Michèle)
Sauvage est celui qui se sauve / Veronika Mabardi
C’est loin, vu d’ici, la Corée. Il ne portait sur lui qu’un petit pantalon de toile, des chaussons de caoutchouc vert et blanc, un bracelet de plastique scellé où quelqu’un avait écrit son nom et l’adresse d’une famille dont il ne savait rien. Il n’avait dans ses poches ni miettes ni cailloux, rien qui lui permette de retrouver son chemin. Il disait : je porte un masque de Chinois sur un visage d’enfant blanc, Vous ne voyez que le masque. Il a pris son visage entre ses mains, l’a déposé sur le papier, la toile et la terre, et il est reparti. Comme point de départ au texte, il y a un point de bascule, situé en 1997, lorsque Shin Do Mabardi meurt brutalement, dans un accident de voiture. Il laissait son travail de céramiste, ses dessins, une pile de carnets et, dans la mémoire de ceux qui l’ont connu, une impressionnante douceur et beaucoup de silence. Veronika Mabardi se place à l’endroit de ce silence pour suivre les traces que son frère a laissées, comme on suit une piste. Elle délie les souvenirs d’enfance, dans le tourbillon des années 70, les éblouissements de l’adolescence au creux des années Thatcher, la connivence et le lien entre une sœur et un frère désorientés. Elle remonte le chemin vers la fratrie, les jeux, les solidarités de l’enfance. Les liens indéfectibles avec les amis. Les premiers choix et les premiers doutes. Les parents, leurs valeurs, leurs combats. Elle nous parle de racisme ordinaire, de la blessure d’être arraché à ses racines, de l’impossibilité (peut-être) de se construire sans elles, de ce déchirement insurmontable d’avec la mère biologique qui est restée au pays. Elle nous parle aussi de la difficulté d’être artiste, de vivre sa vie quand celle-ci n’est pas conforme aux attentes de la société, et de la douleur de voir son frère, son enfant, son conjoint se battre avec ses démons, se sentir si peu adapté, si seul, si désemparé… Et le chaos qui s’installe dans la vie de ce frère qui a ébranlé ses certitudes. Au moment de la mort, le frère et la sœur avaient pour projet un livre : un conte qui montrait un enfant tapi dans l’ombre d’un monde secret. Les prémisses d’une histoire qui pourrait jeter les bases de celle-ci, l’histoire d’un enfant qui grandit dans un monde qui lui échappe. Sauvage est celui qui se sauve est certainement le livre le plus intime de Veronika Mabardi. Il a reçu le Grand prix du Roman 2022 décerné par l’Académie royale de langue et littérature française de Belgique. À noter aussi les magnifiques illustrations du frère disparu. (présenté par Edith)
Rendez-vous à la bibliothèque lundi 11/09 de 14h à 15h30.
Vous êtes les bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !
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