Club de lecture – Lundi 11 janvier 2021
Club de lecture
Lundi 11 janvier
À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture adultes s’est formé à la Bibliothèque.
Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…
Compte-rendu du club de lecture du 14 décembre 2020 Nous avons réuni les textes suivants concernant nos lectures,
faute de pouvoir échanger en chair et en os.Francisco Asensio nous envoie ceci d’Espagne : La femme au miroir, de Eric-Emmanuel Schmitt. Le titre est au singulier, je pense pourtant qu’il serait mieux au pluriel parce qu’il narre la vie de trois femmes qui arrivent au même point au bout du livre, mais elles vivent à différentes époques. Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, XVIe siècle, et elle souffre de l’inquisition du Moyen-âge, Hanna vit dans la Vienne Impériale du XXe siècle et du début de la psychanalyse, enfin Anny Lee est une actrice consacrée du cinéma à Hollywood, de nos jours. Mais toutes les trois se sentent différentes de leurs contemporaines ; refusant le rôle que leur imposent les hommes, la société, elles cherchent à se rendre maîtresses de leur destin. Trois destins, trois aventures singulières, trois femmes infiniment proches tant elles se ressemblent par leur sentiment de différence et leur volonté d’échapper à l’image d’elles-mêmes que leur tend le miroir de leur époque. Trois époques, trois femmes… et si c’était la même ? Par une suite de hasards objectifs ménagés par une habileté extrême de l’auteur, ces femmes vont devenir, par-delà le temps, les héroïnes d’un seul et même roman. À relire avant de visiter prochainement Bruges !
Gérard nous communique ceci: Les silences du maître drapier, de Annie Degroote. Au début du XVIIIe siècle à Lille, capitale des Flandres et de la grande draperie, la majorité des habitants subsistent grâce aux différents métiers du textile, et ce depuis les temps ancestraux. Guillaume Tresnel, drapier renommé, riche négociant en soie et dentelle, est l’un de ces hommes envié et craint de ses pairs. Mais il dissimule un lourd secret qui porte le prénom de Mia, une dentellière de Valenciennes, qu’il aima passionnément jadis… L’arrivée inopinée d’un jeune orphelin dans la misère va bousculer sa vie. En dépit des obstacles et d’étranges incidents, Guillaume ne cessera, de Lille à Valenciennes et jusqu’à Venise, de rechercher Mia. Annie Degroote nous invite à un magnifique voyage dans le temps, au pays des Flandres, qui mêle émotion, passion et aventures. L’auteure est née le 16 décembre 1949 à Hazebrouck dans le Nord de la France. Elle vit à Paris mais revient fréquemment dans sa région natale — « La Flandre, elle, m’habite toujours. » —, et elle se dit très touchée d’être marraine d’un géant de Flandre. Que ce soit dans les ouvrages qui se situent en Flandre — véritables hommages littéraires à sa terre natale — ou dans les romans se situant en terres slaves, comme L’Étrangère de Saint-Pétersbourg, et Les Perles de la Moïka, la passion, l’Histoire et l’émotion sont au rendez-vous. « Avec une plongée dans la grande Histoire, j’aime lancer des passerelles entre hier et aujourd’hui, entre attachement aux racines et ouverture à la différence. » Dans ses romans se conjuguent ses thèmes de prédilection : quêtes d’identité, tolérance, exils, rencontres. À ses héros fictifs se mêlent parfois des personnages historiques dans des décors rigoureusement plantés et les coups de théâtre ne manquent pas.
Cécile a lu Le discours de Fabrice Caro. À recommander chaudement si vous avez envie de sortir de la morosité ambiante ! Fabrice Caro, auteur de BD, s’est mis au roman avec Le discours qui a été suivi par Broadway. Commentaire d’une chroniqueuse littéraire à propos du discours : « Si vous n’éclatez pas de rire au premier chapitre, on ne peut rien pour vous. » Le narrateur, quadra qui s’est entendu dire par son amoureuse, Sonia, qu’elle désirait faire une pause tient un long monologue désopilant du style l’humour est la politesse du désespoir, dans un laps de temps bien déterminé, à savoir un dîner chez papa, maman en compagnie de sa sœur et du compagnon de celle-ci, bientôt mariés, il vient d’envoyer un sms à sa plus ou moins ex et passe le dîner à attendre une réponse, tandis qu’il se voit demander par sa sœur de faire un discours à son mariage, ce dont il n’a pas la moindre envie. Vie foireuse, amours foireuses, famille engluée dans ses petits rituels, image de lui-même totalement négative avec le désir d’être reconnu comme le meilleur, tout y passe, avec une bonne dose d’exagération, une énorme dose d’auto-dérision et un sens de la formule tout-à-fait extraordinaire. On se laisse prendre à ce torrent de drôlerie, on rit et on espère autant que lui qu’il recevra une réponse de Sonia et on se demande comment il sortira du bourbier du discours espéré…
Anne-Françoise a commencé la lecture de Un regard sur le monde de José Saramago. L’auteur avait été cité dernièrement pour son livre L’évangile selon Jésus Christ. Un regard sur le monde propose pour le dixième anniversaire de la mort de celui qui reçut, en 1998, le prix Nobel de littérature, un nouvel aspect de son œuvre. Cet ouvrage regroupe ainsi un certain nombre d’extraits, en grande majorité inédits, qui dévoilent le paysage historique, littéraire et humain qui entourait José Saramago. Il comporte, comme autant de morceaux choisis, de la poésie, des considérations sur sa littérature, des hommages à des auteurs admirés et des réflexions sur la société contemporaine : textes politiques ou observations perspicaces qui traduisent la position de l’écrivain, résistant, fraternel et engagé, face aux bouleversements du monde. Voici un extrait à propos de Dieu (p.67) : « Dieu n’a nul besoin de l’homme, hormis pour être Dieu. Chaque homme qui meurt est une mort de Dieu. Et lorsque mourra le dernier homme, Dieu ne ressuscitera pas. Les hommes pardonnent tout à Dieu, et moins ils le comprennent plus ils lui pardonnent. Dieu est le silence de l’univers, et l’homme le cri qui donne un sens à ce silence. Dieu : un tout arraché à rien par qui n’est guère plus que rien. »
Edith savoure à petit feu Le restaurant de l’amour retrouvé, d’Ito Ogawa, un petit bijou de tendresse et de gastronomie. Rinco, une jeune femme de 25 ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour. Elle revient chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, Hermès, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Une cuisine qui évoque les souvenirs d’enfance, la transmission et le partage. Rinco va se reconstruire en donnant du plaisir aux autres. Ce retour aux sources sera aussi l’occasion de se rapprocher d’une mère qu’elle jugeait sans la connaître. Un roman réconfortant, un récit au rythme lent pour mieux savourer les mets et les mots. « Chaque gorgée faisait s’épanouir une prairie fleurie dans mon corps. Je ne m’imaginais pas encore très bien ce qu’était le paradis, mais si, à ses portes, on m’offrait ne serait-ce qu’une gorgée de ce champagne, j’y resterais sûrement pour l’éternité. »
Ceux qui ont envie de partager l’une de leurs lectures, envoient une petite présentation de leur livre pour le 11 janvier au plus tard.
A bientôt,
Bonnes lectures !Anne-Françoise et Edith
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