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Club de lecture : via échanges de mails – Lundi 9 novembre 2020

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Club de lecture : via échanges de mails

Lundi 9 novembre

 

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture adultes s’est formé à la Bibliothèque.

Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

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Compte-rendu du club de lecture du 12 octobre 2020

Francisco nous a transmis le résumé de deux ouvrages :

1. Lettre à Hergé, de Jean-Marie Apostolidès. J’ai choisi ce livre pour le nom de la Bibliothèque Hergé. En Espagne on connaît très bien le personnage de Tintin mais pas beaucoup son créateur, Georges Remi. Le livre a été écrit par Mr. Apostolidès, professeur de littérature française et d’études théâtrales à L’Université de Stanford aux États-Unis. Georges Remi, vrai nom du créateur de Tintin, est mort le 3 mars 1983 mais il est encore bien vivant. L’auteur de ce livre Lettre à Hergé entretient avec lui un dialogue qui ne s’est pas arrêté depuis qu’il a quitté notre vieille terre. C’est une façon de rendre public cet échange avec un artiste hors pair. Loin d’être tombé dans l’oubli, le film de Steven Spielberg l’a fait découvrir par une nouvelle génération de lecteurs plus jeunes. Tintin est en passe de devenir un mythe et c’est à travers ce livre que l’auteur profite pour parler avec Hergé de ses personnages et lui proposer une interprétation d’un succès qui n’est pas démenti depuis plus de 80 ans.

2. Maman, je suis un réfugié, de Ali Talib et Aliette Griz. J’ai choisi ce livre, parce que la Bibliothèque Hergé il y a quelques mois, a organisé une activité pour présenter ce livre par ses auteurs Aliette Griz, présente à la bibliothèque et de l’autre côté était le protagoniste Ali Talib, déjà rentré dans son pays l’Irak, présent par Skype. Dans le petit groupe présent à la réunion il y avait des gens qui avaient connu Ali Talib, c’était donc très émouvant. Le livre raconte la vie d’Ali Talib dès son arrivée en Belgique, en demande de protection internationale d’asile auprès de l’office des étrangers. Il rencontre Aliette Griz, autrice, et lui demande d’écrire son histoire. Elle lui propose de l’accompagner dans cette mission : devenir aussi coauteur. L’insouciance d’une enfance en Irak sous la dictature, la plongée dans la violence, l’engagement contre le terrorisme. La perte de l’amour et de tant d’illusions, avant la fuite vers l’espoir. Ce sont toutes les étapes franchies par Ali, à la recherche de lui-même. Malheureusement, le gouvernement belge refuse sa demande d’asile. Après trois ans, il décide de retourner en Irak. Subsistent ces mots adressés à sa mère, on voit déjà dans le titre Maman, je suis un réfugié comme une prière. Un récit écrit à quatre mains pour se plonger sans tabou dans la tête d’un jeune homme en quête d’un meilleur futur. Une invitation à faire nous aussi, un voyage de 30 ans avec Ali, à nous positionner sur l’hospitalité à laquelle nous voulons prétendre.

Edith vient de découvrir un auteur bruxellois, Dulle Griet (un pseudonyme), lauréat de quelques prix littéraires. Un polar aux couleurs locales puisqu’il se passe à Anderlecht, Les fenêtres murmurent. Pourquoi faudrait-il qu’une femme soit belle pour être aimée ? Quand Lucien Raskin lui pose la question, Georgette Vanderbiest est aux anges. Quelques jours plus tard, elle est égorgée. En cette période de carnaval, c’est à l’inspecteur Lilas Klaus et à son acolyte Serge Zwanze qu’il revient de faire tomber les masques pour dévoiler le visage du meurtrier. Or, des masques, il y en a. Un mari trop séduisant. Un ami trop entreprenant. Une handicapée trop belle. Une bibliothécaire trop ingénue. Sans oublier un violoncelliste qui consacre ses soirées à jouer de son instrument, nu, face à sa fenêtre qui ouvre sur le lieu du crime. Elle est pourtant bien paisible, cette minuscule rue Porselein, à Anderlecht. Agréable à lire et parfait pour se détendre.

Anne-Françoise présente de Salman Rushdie son dernier livre Quichotte. Inspiré par le classique de Cervantès, Sam DuChamp, modeste auteur de romans d’espionnage, crée Quichotte, un représentant de commerce à l’esprit nébuleux et raffiné, obsédé par la télévision, qui tombe éperdument amoureux de Miss Salma R., reine du petit écran. Flanqué de son fils (imaginaire) Sancho, Quichotte s’embarque dans une aventure picaresque à travers les États-Unis pour se montrer digne de sa dulcinée, bravant galamment les obstacles tragi-comiques de l’ère du « Tout-Peut-Arriver », cependant que son créateur, en pleine crise existentielle, affronte ses propres démons. Ces personnages sont des américains, d’origine indienne comme l’auteur. À la manière d’un Cervantès qui fit avec Don Quichotte la satire de la culture de son temps, Salman Rushdie, en prodigieux conteur, entraîne le lecteur dans un road trip échevelé à travers un pays au bord de l’effondrement moral et spirituel. Les vies de DuChamp et de Quichotte s’entremêlent dans une quête amoureuse profondément humaine et esquissent pour notre plus grand amusement le tableau d’une époque qui n’a de cesse de brouiller les frontières entre réalité et fiction. Exubérant, drolatique et terriblement lucide, Quichotte est une bombe littéraire sur fond d’apocalypse.

Eva nous fait part de « Dans la vie, ce n’est pas l’avenir qui compte, c’est le passé. », nous fait savoir l’écrivain français Patrick Modiano en donnant la parole à un certain Guy Roland, un détective privé à Paris dans les années 1960, qui est le personnage principal et le narrateur dans Rue des Boutiques Obscures (paru en 1978). Frappé d’amnésie depuis des années, le détective décide de partir à la recherche de son propre passé pour (re)trouver sa vraie identité. Au cours de son enquête, il recueille plus qu’assez de renseignements, de témoignages et d’indices précieux, mais son parcours n’en reste pas moins jalonné de fausses pistes et de voies sans issue. Bien que ce récit ait l’allure d’un roman policier, il est beaucoup plus que cela. Il s’agit d’une réflexion profonde à propos de la quête identitaire, ce qui fait resurgir des questions essentielles sur notre existence. Ainsi, Guy Roland commence bientôt à se demander s’il veut se retrouver lui-même après des années d’amnésie et aussi, s’il s’agit vraiment de sa vie ou plutôt de la vie d’un autre dans laquelle il s’est glissé…

Geneviève a lu Le pays des autres de Leïla Slimani. En 1944, Mathilde, jeune Alsacienne s’éprend d’Amine Balhjaj, marocain combattant dans l’armée française. Le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Amine tente de valoriser un domaine agricole ; Mathilde, seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, souffre de méfiance en tant qu’étrangère, de manque d’argent… Elle garde contact, par courrier, avec une sœur et retournera en France, suite au décès de son père, pour un court séjour. Pas de soutien là non plus. Tous, vivent dans le pays des autres : colons, indigènes, soldats, paysans exilés ; les femmes, surtout, luttent pour leur émancipation. Le roman couvre dix ans de tensions et de violences jusqu’à l’indépendance de l’ancien régime. Très humaine, cette narration nous fait vivre une époque. A lire… Deux tomes suivront dans l’avenir et couvriront les périodes suivants l’indépendance jusqu’à nos jours.

Odette a lu Soif d’Amélie Nothomb, qui dépeint la passion de Jésus Christ depuis un point de vue inusité. Un certain humour quand les témoins à charge de Jésus signalent leur déception suite aux miracles, tel l’aveugle mécontent de voir le monde horrible apparu devant ses yeux. Avec sa plume inimitable, Amélie Nothomb donne voix et corps à Jésus Christ, quelques heures avant la crucifixion. Elle nous fait rencontrer un Christ Ô combien humain et incarné, qui monte avec résignation au sommet du Golgotha. Nous avons fait un parallèle avec L’évangile selon Jésus Christ de José Saramago.
Dans cet évangile qui retrace l’enfance et la vie privée de Jésus en un drame romanesque somptueux, mêlant histoire, mythe et fiction, Saramago invite le lecteur à participer au débat voltairien que se livre Dieu, le Diable et Jésus, chacun d’eux n’étant pas celui que l’on croit. La poésie de l’auteur et l’ironie du narrateur se rejoignent dans les arabesques et la polychromie d’une très grande écriture, une des plus accomplies et des plus maîtrisées de la littérature européenne d’aujourd’hui.

Prochains rendez-vous : 14 décembre, 11 janvier.

A bientôt,
Bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith



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