Corps et âmes : fête saisonnière ! – Jeudi 28 mars 2019 de 18h30 à 21h
Corps et âmes : fête saisonnière !
Jeudi 28 mars de 18h30 à 21h
Rencontre avec le poète Serge Meurant, en complicité avec Christophe Piette, projection du film de Francine d’Hulst L’atelier de Philippe Desomberg (en présence de l’artiste), et présentation de l’atelier Cartographie émotionnelle animé par Oranne Mounition.
Corps de chair, corps de pierre, corps présents, corps absents… Au gré de lectures et d’évocations, le poète Serge Meurant nous entraîne dans un voyage poétique au fil de son œuvre, de celles de sa compagne Michelle Corbisier, et des membres de sa famille : son père, le poète et folkloriste René Meurant, sa mère l’illustratrice Elisabeth Ivanovsky, et son frère le peintre Georges Meurant.
Mon travail de poète célèbre la naissance et la mort. Il me semble pouvoir affirmer que chacun de mes livres (une trentaine aujourd’hui) cherche à saisir en un seul regard l’espace entre ces deux événements. Le temps de la généalogie s’abolit alors, les visages de « ceux qui s’éloignent » s’imposent en retrait et paradoxalement présents. L’impression nous vient qu’ils sont « au secret » de la mémoire mais que la main pourrait les toucher en rêve. Depuis la parution de mes derniers livres, beaucoup d’ami(e)s nous ont quittés. Je dédie à mon ami disparu Jean-Pierre Canon, libraire de la Borgne Agasse, ce « récit de la faim » inédit qui double les entretiens que j’eus avec lui à l’hôpital et qui sont aujourd’hui publiés sous le beau titre « Dans l’odeur des livres et le parfum du papier d’Arménie ». Mais nous célébrons aussi la vie, la création qui nous donne notre élan. Le film de Francine d’Hulst sur l’atelier du sculpteur Philippe Desomberg est habité par la lumière et l’ombre,
il restitue la naissance des sculptures :« D’un élan impassible
jaillissent d’une source obscure,
les gestes nus des sculptures »« La nuit tombe dans l’atelier.
On croirait entendre
La respiration des statues
ou est-ce l’écho de ton souffle
qui embue le miroir. »Et nous voici réunis ce soir parmi les livres comme l’évoque le poème qui demeura longtemps dans la vitrine du libraire de la Borgne Agasse, Jean-Pierre Canon :
« Il dort parmi les livres
dans la chambre sans fenêtre.
Son sommeil est peuplé
d’ombres claires.
Il rêve d’un jour ensoleillé. »Serge Meurant
(Novembre 2017)
Photo: S. Meurant
Laisser un commentaire